La vie professionnelle n’est pas toujours un long fleuve tranquille pour l’employé qui vit une période de stress plus ou moins intense. Confronté à une charge de travail particulièrement importante, avec des objectifs de plus en plus difficiles à tenir, des délais de réalisation de plus en plus courts, il n’est pas à l’abri d’un état de stress plus ou moins prolongé. Ces situations de stress professionnel qui perdurent dans le temps, sont susceptibles d’induire un épuisement ou burnout. Face à cet état de fait, une démarche de prévention du burnout s’avère nécessaire, voire bénéfique pour l’employé. Il s’agit de prendre des mesures ou d’adopter les stratégies qui auront un impact plus profond, et susceptibles de créer des changements durables.

Périodes de stress

Les périodes de stress peuvent affecter négativement l’employé et provoquer un épuisement professionnel ou burnout. Elles sont liées à des situations ou des évènements stressants qui prévalent dans le milieu professionnel. Elles empoissonnent la vie de l’employé, génèrent, parfois, des modifications au niveau du comportement ainsi que des effets physiques qui altèrent la santé. La vie de l’employé est, alors, submergée par le stress qui s’installe et qu’il ne parvient pas à maîtriser.

Une période de stress peut débuter avec l’existence d’un stress au travail, avec notamment, un déséquilibre entre ce que l’on demande à l’employé d’accomplir dans son environnement et les ressources dont il dispose pour y répondre. Lorsque ce stress s’accumule et que le sujet ne parvient pas à rééquilibrer cette balance, il vit alors une période de stress.

En entreprise, les situations ou évènements stressants peuvent être liés au contenu travail à réaliser, avec par exemple, une charge importante de travail, la pression au travail, le sentiment d’urgence, des exigences ou des objectifs élevés ou contradictoires. Cette période de stress peut, également, provenir d’un climat de travail délétère, d’un conflit persistant avec les collègues ou la hiérarchie, d’un harcèlement moral, d’une hiérarchie trop autoritaire. Elle peut résulter d’un environnement de travail pénible ou inconfortable marqué par les nuisances sonores ou une température trop élevée, la chaleur, un éclairage inadapté.

Le burnout

Le burnout provient d’un verbe anglais ‘’to burn out’’ qui signifie, se consumer, brûler s’éteindre, claquer, griller, s’user ou s’épuiser. Ce terme traduit en français, est utilisé pour désigner le syndrome d’épuisement professionnel. Ce syndrome s’installe progressivement chez un travailleur soumis à un stress qu’il ne parvient pas à gérer ou à contrôler.

Le burnout désigne est, donc, un état qui se traduit par un épuisement (physique, émotionnel et mental), favorisé par une implication à long terme dans des situations émotionnellement exigeantes. Cet état est marqué par une réaction prolongée à des facteurs de stress professionnels chroniques.

Un stress élevé, géré de façon incorrecte, peut provoquer des ravages au niveau de la vie personnelle et professionnelle. Le burnout est la conséquence d’un état de stress professionnel chronique ou qui s’installe durablement. Il est, donc, le résultat d’un stress qui dure dans le temps ou d’une accumulation de plusieurs facteurs de stress à un moment donné.

Il affecte, particulièrement, les salariés engagés dans le travail, très motivés ou exposés pendant une longue période de temps à des situations qui exigent une implication émotionnelle importante. Mais, tout professionnel confronté à une surcharge de travail, une pression professionnelle intense pendant une longue période peut être affecté par le burnout. Le burnout atteint également les travailleurs sociaux, les médecins, les infirmiers ou ceux qui exercent un emploi à forte contrainte, marqué par un stress élevé.

Les facteurs de risque sont, entre autres, le manque de temps pour exécuter correctement son travail, le fait d’être confronté à des tensions relationnelles lors de l’exercice d’une fonction, l’insécurité de l’emploi, le manque de moyens humains, financiers et matériels pour accomplir correctement son travail.

Le syndrome d’épuisement peut avoir pour symptômes spécifiques, le sentiment d’impuissance qui affecte la confiance, le sentiment d’échec permanent, d’inefficacité personnelle, le sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles et une dévalorisation de soi. Il peut être caractérisé, entre autres, par une perte d’énergie, un état de fatigue intense, le fait d’avoir peu d’intérêt pour le travail, de s’éloigner émotionnellement des collègues ou des clients, d’être irrité facilement par ceux-ci, d’avoir une vision négative des autres ou du travail. Les symptômes de l’épuisement professionnel comprennent, également, des difficultés de concentration, des pertes de mémoire, une perte du sens des priorités ainsi que des plaintes physiques (des maux de tête, de dos, d’estomac, des vertiges) et des perturbations du sommeil (des troubles du sommeil).

Comment le syndrome d’épuisement professionnel en période de stress ?

Le burnout s’installe progressivement ou évolue par étapes. Il est, donc, important d’adopter certains comportements ou réactions rapidement en période de stress pour ne pas évoluer vers le burnout. Une intervention suffisamment précoce est, donc, bénéfique pour le salarié.

Connaitre les symptômes du burnout

Le burnout est un processus qui s’installe progressivement lorsqu’il n’est pas contrôlé. C’est pourquoi, en période de stress, il important de connaître les symptômes du syndrome d’épuisement et d’être vigilant en présence des changements qui surviennent. Cette vigilance doit, également, prévaloir en présence de certains types de comportements, des attitudes ou des sentiments qui surgissent dans la vie personnelle en relation avec le travail. Ces symptômes marqués par une fatigue physique et émotionnelle, une dépersonnalisation, un sentiment d’incompétence, débutent de façon anodine ou insidieuse, puis, avec le temps, deviennent de plus en plus intenses. Avant l’aggravation de ces symptômes ou dès l’apparition des signes précurseurs du burnout dans un environnement stressant, il est important d’investir des stratégies pour éviter tout état d’épuisement professionnel.

Parallèlement, ces stratégies doivent être mises en place dès l’apparition des signes d’un état de stress, avec notamment, l’oubli, la fatigue, l’insomnie, les changements d’appétit, l’apparition fréquente des pathologies physiques (le rhume et les maux de tête), le retrait de situations sociales, l’accroissement des sautes d’humeur ou des explosions émotionnelles. Il s’agit, alors, de passer à l’action dès que les signes de stress, sont détectés et de trouver les réponses appropriées face aux divers symptômes.

Une meilleure gestion du stress

Lorsque le stress n’est pas bien contrôlé ou est mal géré, il peut induire un épuisement professionnel. Pour ce faire, il s’avère nécessaire d’apprendre à gérer efficacement le stress élevé et chronique à travers des choix ou des stratégies de style de vie. Le stress a moins d’emprise et les débordements émotionnels sont mieux contrôlés, quand le mode de vie du salarié est sain. Il s’agit de prendre du temps pour soi-même, de privilégier des moments de vacances ou des pauses loin du milieu professionnel pour s’occuper de soi. Ces pauses permettent de maintenir le stress à un niveau bas et d’être mentalement et physiquement détendu.

Cette gestion du stress implique, également, la pratique d’une activité physique. Cette activité physique permet non seulement de gérer le stress, mais procure également un bien-être, contribue, à long terme, à une réduction de la tension artérielle et à une amélioration de la santé globale. En dehors de la pratique d’un sport, les activités associatives ou créatives permettent également d’évacuer le stress. Des exercices physiques réguliers peuvent également induire une bonne nuit de sommeil. En effet, un sommeil réparateur ou un temps de sommeil nocturne de 7 à 8 heures, est aussi important pour soutenir l’énergie, mais également pour combattre l’épuisement. Ce temps de sommeil doit être associé à une bonne hygiène de vie.

Les autres stratégies bénéfiques en période de stress sont celles qui permettent de réduire les niveaux de stress, notamment, la pratique de la respiration profonde, l’application des techniques de relaxation, des séances régulières de méditation. Ces stratégies peuvent aider à mieux gérer les émotions ou à se calmer et à contribuer à l’amélioration du contrôle de soi lorsqu’on est confronté à un état de stress. La respiration lente et profonde constitue un excellent moyen pour se détendre et pour prévenir l’épuisement tout au long de la journée d’activité professionnelle.

Aussi, une alimentation plus saine, avec notamment, la consommation des salades, des fruits et des légumes, procurant de l’énergie tout au long de la journée, permet de combattre le stress. Il faut, donc, limiter les aliments gras, les cafés, les boissons à base de caféine, l’alcool, la nicotine et les médicaments stimulants. En effet, l’épuisement professionnel peut être lié à de mauvaises habitudes alimentaires. Il est important d’opter une alimentation variée et complète, en mangeant moins gras dans le cadre de la prévention du burnout en période de stress.

Une modification du mode de pensée

Le mode de pensée susceptible de contribuer à la survenue d’un état de stress, peut aider ou au contraire, être nuisible aux sujets confrontés à une période de stress. Les habitudes de pensée négative, accroissent le niveau de stress et plongent, avec le temps, le sujet dans un état de burnout. Ainsi, des pensées négatives favorisent le burnout.

La façon de voir un facteur de stress ou de penser peut également permettre de prévenir le burnout en période de stress. Il s’agit de changer le regard concernant la situation stressante. Il suffit, alors, de surveiller les pensées, de reconnaître les modes de pensée négative qui accroissent la sensation de stress et de pratiquer la pensée positive ou de voir les évènements stressants sous un œil moins négatif. Cette nouvelle façon de penser, de voir et de vivre le quotidien permet de changer les réactions inutiles et de mieux gérer les émotions lorsqu’un épisode de stress survient. Ainsi, les idées qui entraînent le salarié dans une spirale négative, ne prévalent pas; par la même occasion, les émotions négatives ne le submergent pas.

Ce changement au niveau du mode de pensée (croyance, représentations) peut contribuer à l’amélioration du bien-être et aider à surmonter les périodes de stress. Ainsi, le fait d’adopter ou de cultiver des pensées positives permet de lutter contre les effets de l’épuisement dans le milieu professionnel et contre le burnout.