L’avènement d’Internet et des nouvelles technologies de l’information et de la communication a complètement changé la façon dont les individus interagissent et consomment l’information. La vente de livres est en net recul et on ne compte plus le nombre de quotidiens qui ont disparu. L’industrie du disque et la télévision n’ont pas non plus été épargnées et nombreuses sont les personnes qui se demandent si les médias traditionnels survivront à l’ère du numérique. Ces personnes ont-elle raison de penser ainsi ? Les médias traditionnels vont-ils vraiment disparaître ? Y-a-t-il une chance, même infime, qu’ils survivent à l’hécatombe ? Dans les lignes qui suivent, nous examinerons de près ces préoccupations dignes d’intérêt.

Une menace bien réelle

Le développement d’Internet a été très spectaculaire au cours des dernières décennies, et ce media à la versatilité sans précédent a même engendré le sentiment qu’une nouvelle ère avait sonné dans la sphère de la communication. Cependant, la montée en puissance des médias numériques n’a pas été sans conséquence pour les médias traditionnels qui année après année ne cessent de reculer en termes d’audience et de revenus.

Les chiffres donnent le tournis. On estime à 13.500 le nombre de journalistes qui ont perdu leur emploi entre 2007 et 2010. Selon les observateurs, le personnel travaillant pour les médias traditionnels n’a jamais été aussi réduit depuis 1971. Les médias traditionnels sont aussi frappés au portefeuille, car on a assisté à une chute de 44,24% des revenus issus de la publicité rien qu’entre 2005 et 2009.

Les chaînes de télévision et de radio ont également vu leur audience baisser au fil des ans. Le nombre de journaux et de magazines vendus a été grandement revu à la baisse et nombreux sont les titres qui ont disparu du paysage médiatique. La menace que fait peser le numérique sur les médias traditionnels est donc loin d’être virtuelle.

Une tendance qui ne risque pas de s’inverser

Les médias en ligne et les réseaux sociaux offrent des avantages que ne peuvent offrir les médias traditionnels. Contrairement aux journaux papiers, l’information y est accessible 24h sur 24 et de façon quasi instantanée. Sur internet, il est possible de consulter des informations vieilles de plusieurs jours, voire de plusieurs mois, chose très difficile avec les médias imprimés.

A cela, il faut ajouter l’interactivité introduite par les nouveaux médias. Avec les médias traditionnels, l’utilisateur est relégué au seul rôle de consommateur. Les médias en ligne sont différents. Ils offrent à l’utilisateur de jouer un rôle actif en commentant, en partageant et en interagissant avec l’information diffusée. C’est l’une des principales raisons qui explique leur attrait pour les consommateurs.

A cela, il faut aussi ajouter le coût des médias en ligne. Avec la culture du tout gratuit introduit par Internet, la grande majorité de l’information et des médias présents sur le web sont gratuits d’accès, et même ceux qui sont payants ont un coût très abordable, en raison des faibles coûts de production. L’exemple de l’industrie du disque qui a complètement périclité témoigne de l’irréversibilité de cette tendance.

Un phénomène qui va s’accentuer dans la décade à venir

Les média traditionnels, du moins sous leur forme actuelle, vont continuer à perdre du terrain face au numérique. Internet a, en effet, changé beaucoup de choses, et particulièrement la façon dont les hommes consomment l’information et les œuvres culturelles. Il s’avère que les médias traditionnels ne sont pas adaptés à ce mode de consommation.

De plus, la radio, la télévision et les journaux sur papier sont condamnés à un irrémédiable dépérissement. En effet, leur principale source d’entrée, les revenus publicitaires est en train de se réduire comme peau de chagrin. La popularité sans cesse grandissante des réseaux sociaux et des autres médias numériques a attiré l’attention des annonceurs qui y investissent désormais des sommes considérables.

Faire sa publicité sur un média ayant 2,07 milliards d’utilisateurs comme Facebook est nettement plus efficace que passer une annonce dans un quotidien local. Il faut ajouter à cela que les coûts des annonces sont  nettement plus flexibles sur ces nouveaux médias. La publicité étant la sève nourricière de tous les médias, il est inéluctable que le net recul des médias traditionnels continuera à s’accentuer.

Un espoir subsiste

Les médias traditionnels ont peut-être perdu de leur superbe, mais l’espoir demeure quant à leur survie. De même que les livres et les journaux sur papier ont survécu à l’avènement de la radio et que la radio a elle-même survécu à l’invention de la télévision, il n’est pas certain que les médias traditionnels disparaissent définitivement.

Sur le plan de la qualité de l’information, les médias traditionnels ont une bonne longueur d’avance sur le numérique. La grande majorité de ceux qui consomment quotidiennement de l’information est d’accord pour dire que l’information qu’on trouve dans les journaux et les magazines est plus fiable que celle qu’on trouve parfois en ligne. En cette ère où les fake news ont atteint un niveau industriel, la présence des quotidiens traditionnels est plus que rassurante.

Les médias traditionnels ont déjà pris la mesure du danger et sont en train de faire leur mue. Des quotidiens comme Le Monde ont déjà entamé leur conversion en ouvrant des sites web où on trouve aussi bien des informations gratuites que des contenus payants. L’expérience de ce groupe de presse montre que les internautes sont prêts à payer pour du contenu de bonne qualité, d’où l’espoir que ces médias survivront au séisme qui est en train de les ébranler.

Une véritable hécatombe est en train de se dérouler au sein des médias traditionnels que sont la radio, la télévision et la presse écrite. Des titres disparaissent en cascade et ceux qui résistent dépérissent à vue d’œil. Le tableau est bien sombre à bien des égards et les choses ne sont pas prêtes de s’améliorer. Cependant, les chances de survie de ces médias ne sont pas nulles. Les médias traditionnels ont des atouts de poids qu’ils peuvent faire valoir. Ils ne sont pas irrémédiablement voués à la disparition. Avec les bons ajustements et la bonne réorientation, ils peuvent survivre à l’ère du numérique et même continuer à prospérer.