Le monde du numérique et d’internet fait actuellement face à un phénomène grandissant : un refus de plus en plus massif de la publicité de la part des internautes français. 80% d’entre eux se disent agacés par cette publicité imposée, et environ un tiers ont même recours à un adblocker, autrement dit un bloqueur de publicités. Un problème majeur pour les sites web qui vivent principalement de cette source de revenus.


Un phénomène qui prend de l’ampleur

 

Les Français se disent en grande majorité irrités, voire agressés par les sollicitations permanentes en matière de publicité. En effet, elle est partout : dans les journaux, à la radio, à la télévision, et surtout sur internet. D’où le recours à des extensions permettant le blocage de ces publicités comme Adblock Plus, la plus connue. Ce phénomène n’est certes pas nouveau, mais il prend une ampleur telle que les annonceurs le prennent très au sérieux.

Pourquoi un tel rejet ?

Les internautes, en grande majorité, préfèrent s’équiper d’une extension Adblock pour échapper à une publicité qu’ils jugent intrusive, et trop répétitive. L’effet obtenu est donc contraire à l’effet recherché: au lieu d’être séduisante aux yeux du consommateur potentiel, elle devient énervante.
Deuxième reproche : les ouvertures intempestives de fenêtres publicitaires gênent et ralentissent la navigation. Elles donnent aussi le sentiment d’être pollué, à l’image des pre-roll, ces spots publicitaires inclus dans des vidéos que l’on ne peut pas zapper.

Quelles conséquences pour les annonceurs ?

Les annonceurs sont confrontés à un dilemme. Les sites internet étant abreuvés de publicité, l’offre d’espaces étant très étendue, la répercussion financière se fait vite sentir. Pour y trouver un intérêt financier, il faut donc presque procéder à un matraquage. Mais de fait, c’est cette technique de gavage qui est rejetée par leurs cibles.

Quelles parades pour les publicitaires ?

Il s’agit d’un enjeu de taille. Pour les internautes, la demande est précise : des publicités moins intrusives, moins visibles, ne gênant pas la navigation. Ils veulent aussi la protection de leurs données. Ils souhaitent maîtriser et contrôler les contenus qu’ils visitent, ce qui n’est pas le cas lorsque des fenêtres publicitaires s’ouvrent de manière intempestive.

De plus en plus d’éditeurs, pour contrer Adblock, donnent accès à leur site sous conditions, à l’instar de nombreux sites d’information, qui proposent du contenu gratuit (donc financé par la pub) en plus du contenu pour abonnés : ils proposent tout simplement de désactiver Adblock en contrepartie d’un accès libre.

Adapter le contenu publicitaire au site visité ou aux habitudes de navigation du consommateur peut aussi permettre d’atténuer le sentiment d’intrusion, et de redonner le réflexe du clic utile.

En résumé, les uns et les autres devront trouver le bon compromis. Les internautes devront prendre conscience que s’ils ont accès à des contenus de qualité, c’est parce que ces contenus sont en partie financés grâce à la publicité. De leur côté, les annonceurs et les sites web devront repenser leur métier, leur stratégie, et repartir en opération séduction pour capter leurs cibles.