Ces dernières années ont vu plusieurs pays mettre au point des plans pour bannir les véhicules thermiques de leurs routes dans un avenir très proche. Des constructeurs automobiles leur ont également emboité le pas en promettant de construire plus de voitures électriques. Alors une question se pose : est-on en train d’assister à la fin du moteur thermique ? Les voitures à essence et au diesel vont-elles vraiment disparaître ? Ces plans sont-ils réalistes ? C’est à cet ensemble de questions que nous allons répondre dans les lignes qui suivent.

Moteur thermique : une technologie décriée

Les moteurs thermiques ont sonné l’apogée de l’ère industrielle. Ils ont boosté l’industrialisation et permis un essor considérable dans le transport des personnes et des biens. Leur apport aux progrès de l’humanité est indéniable, mais force est de reconnaître qu’ils ont contribué à engendrer un certain nombre de nuisances.

On leur attribue notamment l’accroissement du taux de CO2 dans l’atmosphère, phénomène qui serait, selon de nombreux experts, responsable du réchauffement de la planète. Ces moteurs sont notamment mis en cause dans le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes qui frappent de nombreuses régions du globe.

Depuis plusieurs années, les ONG sont vent debout contre les énergies fossiles qui alimentent les moteurs thermiques. En plus du réchauffement climatique, ces organisations de protection de l’environnement dénoncent la pollution que créent les voitures dotées de moteurs thermiques. Cette stigmatisation a conduit de nombreux Etats à adopter des régulations plus ou moins draconiennes.

Des gouvernements qui veulent interdire l’utilisation du moteur thermique

Depuis l’accord de Paris, plusieurs gouvernements ont pris le parti d’interdire ou de limiter l’usage des véhicules à moteur thermique dans un avenir plus ou moins proche.

Le Royaume-Uni a annoncé qu’il interdirait la vente de nouvelles voitures à essence et diesel à partir de 2040 dans le cadre d’une tentative de nettoyage de l’air du pays. D’ici 2050, toutes les voitures roulant sur les routes britanniques devront avoir zéro émission. Près de 2,7 millions de voitures neuves ont été immatriculées au Royaume-Uni en 2016, ce qui en fait le sixième plus grand marché de vente de voitures au monde.

Le gouvernement français a annoncé qu’il veut mettre fin aux ventes de véhicules fonctionnant au diesel et à l’essence d’ici 2040 dans sa volonté de combattre le réchauffement climatique. Après cette date, les constructeurs automobiles ne seront autorisés à vendre que des voitures fonctionnant à l’électricité ou à d’autres sources d’énergie plus propres. Les voitures hybrides seront cependant autorisées.

New Delhi a déclaré que tous les véhicules vendus dans le pays devraient être alimentés en électricité d’ici 2030. L’Inde, qui souffre d’un problème de qualité de l’air particulièrement aigu, abrite de nombreuses villes parmi les plus polluées au monde. Mais c’est aussi un pays où la politique peut faire une grande différence. Le nombre de voitures sur les routes du pays devrait exploser au cours des prochaines années, car les véhicules à quatre roues deviennent plus abordables pour la classe moyenne.

Le plan de transport du gouvernement norvégien définit clairement un objectif: toutes les voitures particulières neuves et les camionnettes vendues en 2025 devraient être des véhicules à zéro émission. La Norvège est en tête de cette campagne. Environ 40% de toutes les voitures vendues dans le pays en 2016 étaient des véhicules électriques ou hybrides.

La Chine a annoncé qu’elle était en train de réfléchir à un plan pour interdire l’utilisation des véhicules à moteurs thermiques. Avec la Chine, ce sont plusieurs pays qui envisagent de mettre fin à l’usage des véhicules à moteur thermique. L’Autriche, la Chine, le Danemark, l’Allemagne, l’Irlande, le Japon, les Pays-Bas, le Portugal, la Corée et l’Espagne ont d’ailleurs fixé des objectifs officiels pour les ventes de voitures électriques.

Une tendance suivie par les constructeurs automobiles

Beaucoup de grands constructeurs automobiles ont annoncé leur intention de commencer à se tourner vers l’électrique, que ce soit par des hybrides, des hybrides rechargeables (PHEV) ou des véhicules 100% électriques.

Volkswagen a annoncé qu’il tenterait de commercialiser au moins 30 modèles de véhicules électriques d’ici 2025, avec un objectif de 2 à 3 millions d’unités vendues par année, soit environ 25% de ses ventes totales. Plus récemment, la société a de nouveau augmenté la barre, promettant de créer des versions électriques de ses 300 modèles. Daimler, propriétaire de Mercedes-Benz, a annoncé qu’il accélérait son programme de véhicules électriques et qu’il aurait 10 nouveaux modèles à commercialiser d’ici 2022.

Volvo a annoncé que tous ses modèles introduits en 2019 et après seraient hybrides ou électriques. BMW a annoncé que d’ici 2025, il y aurait 12 nouveaux modèles électriques et 13 nouveaux hybrides sur la route. Jaguar Land Rover a aussi annoncé que tous ses nouveaux modèles à partir de 2020 seraient hybrides ou électriques. Et bien sûr, il existe de grandes entreprises de voitures électriques comme Tesla, qui prévoient de vendre 100% de véhicules électriques maintenant et pour toujours.

Une obsolescence programmée

La fin du moteur thermique n’est pas qu’une question idéologique. Elle est guidée par des préoccupations économiques et la disponibilité d’un certain nombre de ressources.

Les véhicules thermiques fonctionnent principalement à partir de carburants issus d’énergies fossiles comme le gaz naturel, le charbon ou le pétrole. Ces ressources quoiqu’actuellement abondantes, sont limitées et non renouvelables. De nombreux experts ont calculé que d’ici 2050, la plupart de ces ressources fossiles arriveraient à l’épuisement. Le pétrole et le charbon requièrent des millions d’années pour se former. Autant dire que les réservoirs seront à sec dans un très proche avenir.

Affirmer que les moteurs thermiques vont disparaître est donc une affaire de réalisme. S’il n’y a plus de carburant pour faire tourner ce type de moteur, il n’y a aucun intérêt à les produire. La transition vers des moteurs utilisant d’autres technologies ou d’autres sources d’énergie est donc un impératif aussi bien pour les constructeurs automobiles que pour les gouvernements.

Le moteur thermique ne disparaîtra peut-être pas dans un très proche avenir, mais sa fin est déjà programmée. La fin de ce type de moteur est dictée par un grand nombre d’impératifs. Le premier d’entre eux est relatif aux ressources destinées à le faire fonctionner. La fin des réserves de pétrole est proche. En second lieu, on note la protection de l’environnement. Ces moteurs créent des nuisances qui jettent une ombre sur l’avenir des hommes et de la planète. La fin du moteur thermique est alors anticipée par les gouvernements et les constructeurs automobiles.