Le mythe de l’obsolescence programmée

Le mythe de l’obsolescence programmée

L’ampoule centenaire ou ampoule de Livermore (en anglais Centennial Light) est souvent désignée comme la preuve d’une sinistre stratégie d’entreprise connue sous le nom « d’obsolescence programmée ». Pour beaucoup, les ampoules et diverses autres technologies pourraient facilement durer pendant des décennies, mais il est plus rentable d’introduire des durées de vie artificielles afin que les entreprises puissent continuer à écouler leurs produits. C’est en quelque sorte le résumé de la théorie de la conspiration de l’obsolescence programmée. Cette théorie de la conspiration est-elle vraie? L’obsolescence programmée existe-t-elle vraiment?

Définition du concept

L’obsolescence programmée est une stratégie d’entreprise dans laquelle l’obsolescence (le processus de devenir obsolète, c’est-à-dire démodé ou inutilisable) d’un produit est planifiée et intégrée dès sa conception. Ceci est fait pour qu’à l’avenir, le consommateur éprouve le besoin d’acheter de nouveaux produits et services que le fabricant met en évidence en remplacement des anciens.

Un cas classique d’obsolescence programmée était le bas de nylon. L’inévitable effilochage des bas a incité les consommateurs à en acheter de nouveaux. Résultat : pendant des années, les fabricants n’ont fait aucun effort pour trouver une fibre plus résistante. L’industrie du vêtement est très encline à cette pratique. La mode est, par définition, profondément engagée dans l’obsolescence intégrée. Les jupes de l’année dernière, par exemple, sont conçues pour être remplacées par les nouveaux modèles.

La stratégie de l’obsolescence programmée est également courante dans l’industrie informatique. Le nouveau logiciel est souvent soigneusement conçu pour réduire la valeur de la version précédente. Ceci est réalisé en rendant les programmes uniquement compatibles vers le haut. En d’autres termes, les nouvelles versions peuvent lire tous les fichiers des anciennes versions, mais pas l’inverse. Quelqu’un qui détient l’ancienne version ne peut communiquer qu’avec les autres utilisateurs possédant l’ancienne version. C’est comme si chaque génération d’enfants venait au monde en parlant une langue complètement différente de celle de leurs parents. Alors qu’ils peuvent comprendre la langue de leurs parents, leurs parents ne peuvent pas comprendre la leur.

La réalité de l’obsolescence programmée

L’obsolescence programmée nuit-elle aux intérêts des consommateurs ? La réponse est oui, mais avec des réserves. Au-delà de la caricature grossière d’entreprises cupides qui torpillent leurs clients, la pratique a des doublures d’argent. Dans une certaine mesure, l’obsolescence programmée est une conséquence inévitable des entreprises qui donnent aux gens les biens qu’ils désirent. De cette façon, l’obsolescence programmée reflète une culture de consommation vorace que les industries ont créée à leur avantage, mais elles ne furent guère seules à le faire.

« Fondamentalement, les entreprises réagissent aux goûts des consommateurs », explique Judith Chevalier, professeur de finance et d’économie à l’Université de Yale. Il y a des avenues où les entreprises sont en train de tromper le consommateur, mais il y a aussi des situations où on pourrait mettre la faute sur le consommateur.

Un exemple lumineux

Les lampes à incandescence constituent l’une des études de cas les plus emblématiques de l’obsolescence programmée.

Thomas Edison a inventé des ampoules commercialement viables vers 1880. Ces premières ampoules incandescentes, la Centennial Light incluse, utilisaient des filaments de carbone plutôt que le tungstène qui s’est répandu presque 30 ans plus tard. Une partie de la raison pour laquelle l’ampoule de Livermore a persévéré si longtemps, selon les scientifiques, est que son filament de carbone est huit fois plus épais et donc plus durable que les minces fils métalliques des ampoules à incandescence postérieures.

À l’origine, les entreprises installaient et entretenaient des systèmes électriques complets afin d’assurer l’éclairage dans les habitations des utilisateurs riches. Voyant que les consommateurs n’étaient pas obligés de payer pour les unités de remplacement, les entreprises d’éclairage ont cherché à produire des ampoules qui duraient le plus longtemps possible.

Selon les entreprises, des bénéfices colossales pourraient être obtenues, en rendant les ampoules jetables et en imputant leurs coûts de remplacement aux clients. Ainsi, est né le tristement célèbre « cartel Phoebus » dans les années 1920, dans lequel des représentants des plus grands fabricants d’ampoules du monde entier, comme l’Allemand Osram, l’Associated Electrical Industries et General Electric (GE) aux Etats-Unis (via une filiale britannique) se sont entendus pour réduire artificiellement la durée de vie des ampoules à 1 000 heures. Les détails de l’arnaque sont apparus des décennies plus tard dans les enquêtes gouvernementales et journalistiques. Ce cartel est l’exemple le plus évident des origines de l’obsolescence programmée.

La pratique a également vu le jour dans toutes sortes d’autres industries. Par exemple, la concurrence entre General Motors et Ford sur le marché de l’automobile des années 1920 naissantes a conduit le premier à introduire des changements chaque année sur ses modèles les plus prisés. GM a mis au point un moyen d’inciter les clients à investir dans une nouvelle voiture.

Obsolescence programmée : une pratique bien vivante

Sous diverses formes, de l’obsolescence subtile à l’obsolescence programmée, il existe encore aujourd’hui beaucoup de choses. De la durabilité dite artificielle, où les pièces cassantes cèdent, aux réparations qui coûtent plus cher que les produits de remplacement, en passant par les améliorations esthétiques qui encadrent les anciennes versions de produits moins stylées, les fabricants ne manquent pas de ruses pour ouvrir les portefeuilles des clients.

Un exemple flagrant est celui des smartphones. Ces combinés sont souvent jetés après quelques années d’utilisation. Les écrans ou les boutons se brisent, les batteries meurent ou leurs systèmes d’exploitation et applications ne peuvent plus être mis à jour. Une solution est toujours à portée de main du client : des modèles flambant neufs, pompés chaque année, et présentés comme «les meilleurs».

Un autre exemple emblématique d’obsolescence programmée est celui des cartouches d’imprimante. Des micropuces, des capteurs de lumière ou des batteries peuvent désactiver une cartouche bien avant que toute son encre ne soit réellement utilisée, forçant les propriétaires à acheter des appareils entièrement neufs et pas tout à fait bon marché. On ne comprend pas pourquoi on ne peut pas aller chercher une bouteille de cyan ou d’encre noire et l’injecter dans un réservoir.

Pris de cette façon, l’obsolescence programmée semble inutile. Selon Cartridge World, une entreprise qui recycle les cartouches d’imprimante et offre des remplacements moins chers, rien qu’en Amérique du Nord, 350 millions de cartouches (pas même vides) se retrouvent chaque année dans les décharges. Au-delà du gaspillage, toute cette fabrication supplémentaire peut également dégrader l’environnement.

Une vue nuancée

Bien que certains de ces exemples d’obsolescence programmée soient flagrants, il est excessivement simpliste de condamner la pratique comme erronée. Sur le plan macroéconomique, la rotation rapide des biens alimente la croissance et crée de nombreux emplois. Il suffit de penser aux revenus que les entreprises gagnent en fabriquant et en vendant, par exemple, des millions de smartphones. De plus, l’introduction continue de nouveaux gadgets pour gagner ou regagner la confiance des clients a tendance à promouvoir l’innovation et à améliorer la qualité des produits.

À la suite de ce cycle vicieux, mais vertueux, l’industrie a fabriqué d’innombrables marchandises à bas prix et donc accessibles à presque tout le monde, des riche pays occidentaux aux pays du tiers monde, en passant par les nations émergentes. Plus de personnes ont eu une meilleure qualité de vie à la suite de ce modèle de consommation, plus qu’à aucun autre moment dans l’histoire. Malheureusement, il est également responsable du réchauffement climatique.

L’obsolescence programmée n’est pas totalement exploitative, car elle profite à la fois au consommateur et au fabricant. Les entreprises adaptent la durabilité de leurs produits aux besoins et aux attentes des clients. Un exemple parlant est celui des vêtements pour enfants. Pourquoi acheter des vêtements super durables pour les enfants, quand on sait que ces derniers seront inutilisables au bout de quelques mois ? Les vêtements peuvent facilement se tacher, se déchirer ou se démoder, aussi longtemps qu’ils sont peu coûteux.

Le même argument peut s’appliquer à l’électronique grand public. L’innovation incessante et la concurrence pour les parts de marché signifient que les technologies sous-jacentes dans les smartphones continuent de progresser, avec des processeurs plus rapides, de meilleures caméras, etc. Si jamais il y avait une véritable obsolescence programmée, elle résiderait dans la technologie. Si la technologie restait statique, elle deviendrait obsolète.

L’obsolescence programmée est parfois délibérément et ouvertement intégrée aux produits pour des raisons de sécurité. En matière d’alimentation, les dates d’expiration sont un guide à la fois pour le détaillant et le client, mettant en évidence quand un produit alimentaire est bon à manger et sûr. Les couteaux à usage unique et les bouteilles de boissons non alcoolisées, qui sont conçus pour être utilisées une fois ou deux fois, en sont un autre exemple. Ces produits sont parfois fabriqués à partir de polylactide biodégradable (PLA), un plastique qui est sans danger pour l’environnement.

L’avenir de l’obsolescence programmée

Bien que des exemples démontrent clairement le contraire, certains universitaires estiment qu’il est un peu exagéré de supposer que de nombreuses entreprises s’organisent pour voir comment fabriquer un produit de manière à ce qu’il s’autodétruise.

Si le marché est concurrentiel, alors la durée de vie prévue du produit est certainement quelque chose sur laquelle que les entreprises rivaliseront. Pour beaucoup de produits, on ne cache pas aux consommateurs que leur obsolescence est imminente. En effet, il existe des forces qui pourraient encourager les fabricants à allonger la durée de vie de leurs produits.

L’industrie de l’automobile était axée sur la mode. Aux États-Unis, l’âge moyen d’un véhicule de tourisme sur la route est maintenant de 11,4 ans. En 1969, le chiffre était de 5,1 ans. Et comme la conscience environnementale a augmenté, les biens de consommation pourraient devenir moins jetables. Le projet Ara de Google, par exemple, est en train de développer un appareil similaire à un smartphone avec six emplacements pour remplacer les composants technologiquement obsolètes.

Une approche axée sur le recyclage, la réutilisation et une réaffectation plus intelligents sera sans aucun doute l’avenir de l’industrie. Par exemple, Tesla, le fabricant d’automobiles électriques, prévoit de reprendre les batteries usagées des voitures de ses clients et de les réutiliser pour le stockage d’énergie domestique.

On ne devrait pas parler de mythe de l’obsolescence programmée car la pratique existe bel et bien. Certaines entreprises l’utilisent pour booster leur vente en poussant chaque fois le consommateur à acheter le tout dernier modèle. Cependant, le tableau n’est pas aussi sombre qu’on pourrait le penser. Parfois, la programmation de l’obsolescence est une nécessité. L’obsolescence programmée peut être implémentée pour des raisons de sécurité. Elle est l’un des moteurs principaux de l’innovation technologique, car elle pousse les fabricants à se surpasser à chaque fois. On peut blâmer les dommages environnementaux qu’occasionne ce mode de consommation, mais il faut noter que des solutions existent. La consommation dope l’économie des pays et permet d’améliorer les conditions de vie d’un grand nombre de personnes. Il y a indubitablement des choses à corriger, mais clouer au pilori cette pratique sans même essayer de la comprendre, serait une erreur.

Baghera Wines : le bureau d’experts en vin adjuge la bouteille la plus chère au monde

Baghera Wines : le bureau d’experts en vin adjuge la bouteille la plus chère au monde

Avec plus de 45 millions d’hectolitres par an, la France produit 16% du vin dans le monde. La renommée du vin français n’est plus à démontrer et certains grands crus s’arrachent parfois à plusieurs milliers d’euros.
Baghera Wines a décidé de mettre à l’honneur ces vins exceptionnels, avec une sélection aux enchères très qualitative notamment sur les Bourgogne et les Bordeaux. Grâce à son système d’enchères en ligne simplifié, le bureau d’experts a su conquérir des milliers d’acheteurs, de vendeurs et de collectionneurs passionnés. Il a aussi décroché le nouveau record de vente aux enchères de la bouteille… la plus chère au monde !

Baghera Wines, histoire d’un succès

En 2015, Michael Ganne, Julie Carpentier et Emmanuel Mercé se réunissent à Genève pour fonder Baghera Wines, un bureau d’experts dédié aux vins d’exceptions.
Ancrés dans leur époque, les trois passionnés décident de donner un souffle nouveau à l’univers de la vente aux enchères de grandes bouteilles. Pour cela, ils lancent les Wine o’clock, un système de ventes aux enchères en ligne, plus ludique et plus accessible que les ventes en salle et riche d’un catalogue audacieux.
Proposant des vins très recherchés, Baghera Wines est ainsi devenu le leader suisse dans le domaine, avec un chiffre d’affaire de plus de 10 millions de francs suisses dès sa première année d’exercice.

Une vente aux enchères de haut vol

Quand il travaillait comme expert chez Christie’s à Londres, Michael Ganne avait déjà battu un record en 2010 avec la vente d’une bouteille de Cheval Blanc à 225 000 euros. Aujourd’hui directeur exécutif de Baghera Wines, il renouvelle l’exploit avec un jéroboam de 1999, provenant du célèbre domaine de la Romanée-Conti. Un domaine bourguignon à la renommée exceptionnelle vieux de 1500 ans que le cabinet suit de près. Adjugée à 76300 euros (CH 82.800) en 2017, ce petit bijou est devenu tout bonnement …la bouteille de vin la plus chère au monde.
Quelques mois plus tôt, le cabinet avait déjà battu des records avec un lot de 5 bouteilles du même domaine pour pas moins de 72000 euros.

Des évènements exclusifs pour les passionnés

Baghera Wines ne se contente pas de mettre aux enchères ces pépites. Le cabinet organise aussi des Masters classes et des dégustations de grands millésimes, dans des flacons anciens et des formats rares, autour de repas gastronomiques.

A venir :
– Une vente en ligne de Bordeaux d’exception le 24 avril 2017 sur le site (http://www.bagherawines.auction).
– Une dégustation de Côtes-rôties La Mouline le 17 mai 2018 à Genève.
– La très attendue vente aux enchères d’Henri Jayer à Genève le 17 juin 2018, sous l’égide de Maître Marco Breitenmoser.

Les spécialistes de Baghera Wines entretiennent des relations toutes particulières avec les domaines qu’ils suivent et sont extrêmement rigoureux dans l’authentification de leurs bouteilles et l’évaluation des caves. Ils offrent un service de confiance et sur mesure à tous les grands amoureux du vin, dans un esprit d’échange et de convivialité. Le bureau conseille notamment les collectionneurs sur les modalités d’enchères et les tendances du marché.