Le plan d’Elon Musk de vaincre les embouteillages de Los Angeles commence à voir la lumière au bout du tunnel. Musk, fondateur de la Boring Company, a annoncé jeudi 10 mai que sa startup avait presque terminé la construction du premier tunnel. Le tunnel sera un élément clé de son système de transport, qui transportera les personnes dans leurs propres voitures ou dans des pods. Le système à grande vitesse permettra aux usagers de contourner les embouteillages et de se déplacer plus rapidement dans la ville. Musk, qui est également le PDG de Tesla et de SpaceX, a posté une courte vidéo du tunnel sur Instagram.

Un tunnel opérationnel dans quelques mois

Les angelenos pourraient, dans quelques mois, être en mesure de faire un tour à travers leur ville sur le premier tunnel souterrain d’Elon Musk, du moins sur une très courte distance. L’entrepreneur a donné un aperçu le jeudi 10 mai 2018 de ce que les usagers de la route peuvent attendre de sa proposition pour aider à résoudre les problèmes de circulation de la ville de Los Angeles.

L’emplacement exact du tunnel montré dans la vidéo n’était pas clair. On pense que les travaux de creusage ont eu lieu à l’intérieur et autour de la propriété d’Elon Musk dans la région de Hawthorne. « Le premier tunnel de la Boring Company sous LA est presque terminé! » a-t-il a écrit sur Instagram, avec une vidéo qui amène les spectateurs à travers le tunnel. Dans l’attente des approbations réglementaires finales, la compagnie a affirmé qu’elle offrirait des promenades gratuites au public dans quelques mois. Fidèle à lui-même, il n’a pas donné d’autres détails.

Le comité des travaux publics du conseil municipal a approuvé à l’unanimité une exemption d’examen environnemental pour un tunnel qui pourrait parcourir 4,5 km à travers la partie ouest de Los Angeles, donnant ainsi aux ingénieurs de la Boring Company un espace pour construire et tester la technologie de transport proposée.

L’itinéraire proposé du tunnel est parallèle au boulevard Sepulveda, en commençant par le boulevard Pico et en descendant vers le boulevard Washington à Culver City. L’entrée du tunnel serait située dans ce qui est actuellement un parc à bois.

Le tunnel serait situé 10 à 20 mètres sous terre, et n’aurait aucune station en cours de route, ce qui permettrait d’éviter les grandes lignes de services publics et d’autres dangers souterrains qui peuvent ralentir ou compliquer la construction, a indiqué la compagnie.

Les progrès se produisent environ un an et demi après que Musk se soit plaint de ses déplacements sur Twitter, déclarant en décembre 2016 qu’il allait «construire un tunnelier et commencer à creuser».

L’hyperloop : un concept de transport révolutionnaire

D’abord proposé par Elon Musk, le système de transport théorique appelé « hyperloop » devrait propulser des capsules remplies de personnes ou de marchandises sur de longues distances à travers des tubes en acier. La lévitation magnétique et les grosses pompes à vide élimineraient la friction et la résistance à l’air, laissant les véhicules de la taille d’un autobus voler à des vitesses approchant Mach 1. Il ne serait pas seulement rapide, l’hyperloop pourrait être moins cher et plus écologique que les avions, les trains et les voitures d’aujourd’hui.

À la base, hyperloop consiste à supprimer les deux éléments qui ralentissent les véhicules ordinaires: la friction et la résistance à l’air. Pour faire disparaître le premier, on fait passer la nacelle au-dessus de son rail, comme un train de lévitation magnétique. Musk suggérait à l’origine de le faire avec des coussinets d’air.

Aujourd’hui, la plupart des ingénieurs hyperloop ont décidé de s’appuyer sur la lévitation magnétique passive. Là où les systèmes maglev standard sont gourmands en énergie et coûteux, ce système utilise une série d’aimants permanents sur le véhicule. Lorsque ces aimants se déplacent sur des réseaux conducteurs dans la piste, ils créent un champ magnétique qui pousse le pod vers le haut. Aucun courant n’est requis.

Pour ce qui est de la résistance de l’air, Elon Musk a proposé d’utiliser des pompes à vide pour vider les tubes d’une grande partie de l’air qu’ils contiennent. Et donc, comme un avion de croisière, un hyperloop n’a besoin que de très peu d’énergie pour maintenir la vitesse des nacelles, car il y a moins d’obstacles à franchir. Plus de vitesse avec moins de puissance permet d’aller plus vite, de façon plus écologique et peut-être moins cher.

Une compétition mondiale

Tunnel à Los Angeles

Après la publication du concept, Musk a dit qu’il était trop occupé pour construire la chose lui-même. Il dirigeait à la fois Tesla et SpaceX et n’avait pas le temps de refaire une autre industrie. Donc, il a encouragé toute personne intéressée à s’y essayer.

Peu de temps après la publication de l’article de Musk sur Internet, une poignée d’entreprises ont vu le jour, réunissant des ingénieurs et des capitaux risque pour résoudre les problèmes dans la réalité. Depuis le début, Virgin Hyperloop One, basé à Los Angeles, a semblé être le concurrent le plus sérieux, avec des centaines d’employés, un compte bancaire plein à craquer et une piste d’essai dans le désert du Nevada.

Peu de temps après Elon Musk est revenu dans le jeu. Le géniteur de l’hyperloop a commencé par organiser une série de concours d’ingénierie, en utilisant le tube qu’il a construit au siège de SpaceX. Durant l’été 2017, il a confirmé qu’il voulait lui-même construire un hyperloop. Ses plans sont particulièrement vagues, mais il pense que le système pourrait se servir des tunnels qu’il veut créer en utilisant une autre nouvelle entreprise : la Boring Company.

Les entreprises de cet espace ont annoncé leur intention de construire des hyperloops en Californie, au Colorado, sur la côte Est, en Inde, en Slovénie, à Dubaï et à Abu Dhabi. Hyperloop One veut une ligne commerciale en service en 2020.

Cependant, pour avoir même une chance de rivaliser avec les systèmes de transport existants, l’hyperloop doit commencer par trouver un moyen de cheminer à travers les règlements bureaucratiques qui régissent ce qui doit être construit et où cela doit l’être.