Historiquement très masculin, le monde des affaires se féminise de jour en jour. Mais bien que les mentalités changent et que des progrès sont déjà visibles, arriverons-nous bientôt à l’égalité hommes-femmes au sein des organisations ? Découvrons la situation actuelle des femmes au sein des conseils d’administration.

Féminisation des conseils d’administration : ce que dit la loi

Afin de féminiser les conseils d’administration, le gouvernement français a fait passer une loi en 2011 qui fixe pour objectif, à l’horizon 2017, un minimum de 40% de femmes dans les conseils d’administration des entreprises de plus de 500 salariés avec un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros et les sociétés cotées. Ainsi, avec des sanctions prévues en cas de non-respect, la loi « Copé Zimmermann » espérait obliger la majorité des entreprises à prendre en compte le quota obligatoire dans une quête de représentation équilibrée des hommes et des femmes dans les conseils d’administration français.

Des résultats sont déjà constatables…

En partie grâce à cette loi ainsi qu’à l’évolution de la société, il y a aujourd’hui 35% de femmes en conseils d’administration dans les entreprises du CAC 40 (vs 30% l’année dernière). Cette progression est constante depuis 2011 et il semblerait que cette tendance positive n’est pas seulement en France… En effet, entre la date de la promulgation de la loi et 2015, la part des femmes dans un conseil d’administration d’une entreprise européenne est passée de 13,9% à 25% en moyenne (d’après l’enquête que le fameux réseau EWoB ou European Women on Boards a menée auprès de 600 entreprises). Dans cette recherche d’égalité des sexes et de diversité des genres dans la gouvernance des entreprises, la France n’est donc pas la seule et c’est pourquoi d’autres pays européens comme l’Allemagne, la Norvège, la Belgique et l’Italie ont imposé également des quotas.

… mais il reste de grands progrès à faire !

Lorsque l’on regarde dans le détail, on remarque que les femmes restent largement sous-représentées et que de nombreux progrès sont à accomplir. Également sous-payées avec de 17% à 24% de moins que leurs collègues masculins, très peu d’entre elles président ces conseils. Les entreprises ne cherchent-elles donc qu’à atteindre le quota pour ne pas être hors-la-loi tout en faisant en sorte que les femmes soient minoritaires et loin d’une position de leadership ? La question se pose. Certes elles n’étaient que 2% (11 femmes) à présider un conseil en 2011 et sont désormais 4% (24 femmes), mais la progression reste beaucoup trop faible. De même, bien que la France ne soit pas le seul pays dans ce cas, elle possède tout de même encore des conseils d’administration sans aucune femme.

Finalement, nous constatons que le nombre de femmes dans les conseils d’administration augmente mais l’égalité homme-femme dans les hautes sphères des entreprises est encore loin. La légifération est-elle la solution pour atteindre un certain équilibre ? Le système de quota possède des défauts mais une meilleure méthode existe-t-elle ?